Le scanner est aujourd’hui un outil d’imagerie incontournable en médecine vétérinaire moderne, en particulier dans une structure orientée vers la prise en charge de cas complexes, référés ou nécessitant une analyse anatomique fine. À la Clinique Sirius, le scanner occupe une place centrale dans notre démarche diagnostique, au carrefour de l’orthopédie, de la traumatologie, de la neurologie, de la neurochirurgie et de la médecine interne.

Nous disposons d’un scanner multidétecteurs de dernière génération, le Canon SP80, intégré et distribué par la société FAS, et conçu par Canon. Il s’agit d’un équipement issu du monde médical humain, particulièrement performant, offrant une excellente qualité d’image, une grande rapidité d’acquisition et une très bonne reproductibilité des examens.

Qu’est-ce qu’un scanner et comment fonctionne-t-il ?

Le scanner, également appelé tomodensitométrie, est une technique d’imagerie utilisant les rayons X pour produire des images en coupes très fines du corps. Contrairement à la radiographie classique, qui fournit une image plane avec superposition des structures, le scanner permet une analyse section par section, avec la possibilité de reconstruire les images dans les trois plans de l’espace et en trois dimensions.

Cette approche élimine les phénomènes de superposition, améliore considérablement la lisibilité anatomique et permet une compréhension précise des lésions, de leur localisation exacte et de leurs relations avec les structures environnantes.

Le scanner Canon SP80 utilisé à la Clinique Sirius permet des acquisitions rapides, ce qui limite la durée de l’anesthésie générale, tout en conservant une excellente résolution spatiale, aussi bien pour les structures osseuses que pour de nombreux tissus mous.

À quoi sert le scanner en médecine vétérinaire

Le scanner est un examen polyvalent, utilisé lorsque les examens d’imagerie conventionnels ne sont pas suffisants ou lorsqu’une analyse tridimensionnelle est nécessaire. Il est particulièrement indiqué pour explorer les régions anatomiques complexes, profondes ou difficiles d’accès par d’autres techniques.

Il permet d’étudier le squelette, les articulations, la colonne vertébrale, le thorax, l’abdomen, les cavités nasales et les sinus, ainsi que certaines structures vasculaires, notamment lorsqu’un produit de contraste est utilisé.

Le scanner est également un outil majeur pour la planification chirurgicale, en fournissant des informations précises sur la morphologie osseuse, l’extension des lésions et les axes anatomiques, éléments essentiels pour une chirurgie raisonnée et sécurisée.

Ce que le scanner permet de voir

Le scanner excelle dans l’analyse des structures osseuses. Il est l’examen de référence pour l’étude des fractures complexes, des fractures comminutives, des fissures non visibles à la radiographie, des atteintes articulaires associées et des remaniements osseux fins.

  • En orthopédie, il permet une analyse détaillée des articulations, notamment du coude, de l’épaule, du carpe, du tarse, du genou et de la hanche. Il est particulièrement utile pour l’exploration des dysplasies, des incongruences articulaires, des lésions ostéochondrales et des complications postopératoires.
  • En traumatologie, le scanner est devenu indispensable. Il permet d’évaluer avec précision l’étendue des lésions, le nombre et la taille des fragments osseux, l’atteinte des surfaces articulaires et les relations avec les tissus environnants. Ces informations conditionnent directement la stratégie chirurgicale et le pronostic fonctionnel.
  • En neurologie et neurochirurgie, le scanner est très performant pour l’exploration des affections d’origine osseuse ou discale. Il permet de détecter les hernies discales calcifiées, les malformations vertébrales, les fractures vertébrales, les instabilités, ainsi que certaines compressions médullaires d’origine osseuse. Il est également utile pour l’exploration de certaines affections intracrâniennes, notamment lorsqu’elles impliquent des structures osseuses.
  • En médecine interne, le scanner thoracique permet une analyse fine du parenchyme pulmonaire, du médiastin et de la cage thoracique. Il est plus sensible que la radiographie pour la détection de nodules pulmonaires de petite taille et l’évaluation des atteintes diffuses. Le scanner abdominal permet une exploration approfondie des organes profonds, comme le foie, la rate, les reins ou les glandes surrénales, et une caractérisation précise de nombreuses masses abdominales.
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Mise en évidence d’une persistance du canal artériel sur un Cotton de Tuléar.

Reconstruction tridimensionnelle d’une fracture du bassin complexe sur un Cocker.

Discospondylite L6-L7 sur un Setter gordon.

Ce que le scanner ne permet pas ou permet moins bien

Malgré ses nombreuses qualités, le scanner n’est pas l’examen idéal pour toutes les situations. Il est moins performant que l’IRM pour l’analyse fine des tissus mous du système nerveux, en particulier la moelle épinière et le cerveau lorsqu’il s’agit de lésions inflammatoires, dégénératives ou non calcifiées.

Le scanner n’est pas non plus l’examen de choix pour l’étude fonctionnelle du cœur, pour laquelle l’échocardiographie reste la technique de référence. Pour les tissus mous superficiels, l’échographie conserve également un avantage, notamment pour l’exploration dynamique et le guidage de prélèvements.

Enfin, le scanner nécessite une anesthésie générale afin de garantir l’immobilité du patient et la qualité des images, ce qui impose une évaluation préalable rigoureuse et une indication réfléchie.

Le tropisme du scanner

Le scanner présente un tropisme marqué pour l’os et les structures minéralisées. Il est particulièrement performant pour l’étude du squelette, des articulations et de la colonne vertébrale. Son tropisme tridimensionnel en fait un outil de choix pour comprendre des lésions complexes et planifier des chirurgies précises.

Il offre également un très bon compromis pour l’imagerie thoracique et abdominale profonde, en particulier lorsque les structures sont difficiles à analyser par échographie ou lorsque la radiographie est insuffisante.

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Hernie très compressive C3-C4 sur un Beagle.

Scanner de contrôle postopératoire en reconstruction tridimensionnelle.

Scanner postopératoire en MPR. L’intégralité de la hernie a été retirée.

Avantages du scanner

Le scanner offre une excellente précision diagnostique, une grande rapidité d’examen et une très bonne reproductibilité. Il permet une analyse objective et détaillée des lésions, souvent déterminante pour la prise de décision thérapeutique.

La rapidité d’acquisition limite la durée d’anesthésie, ce qui est un avantage important chez les patients douloureux, fragiles ou polytraumatisés. Les reconstructions multiplanaires et tridimensionnelles facilitent la compréhension des lésions, la planification chirurgicale et la communication avec les propriétaires et les vétérinaires référents.

Contraintes et limites du scanner

Les principales contraintes du scanner sont liées à la nécessité d’une anesthésie générale et à l’utilisation de rayons X, même si les protocoles actuels permettent de limiter les doses au strict nécessaire. Il s’agit également d’un examen techniquement exigeant, dont l’interprétation doit toujours être corrélée aux données cliniques et réalisée avec rigueur.

Le scanner à la Clinique Sirius et la téléradiologie

À la Clinique Sirius, l’examen scanner ne se limite pas à l’acquisition des images. Nous travaillons en étroite collaboration avec un service de téléradiologie vétérinaire reconnu pour sa compétence et sa réactivité, le réseau Vetslice.

Ce partenariat nous permet de bénéficier, lorsque cela est nécessaire, d’une lecture spécialisée complémentaire, en particulier pour les cas complexes. Les comptes rendus sont disponibles dans la majorité des situations dans un délai inférieur à six heures, ce qui est essentiel pour une prise en charge rapide et adaptée, notamment en contexte de référé ou d’urgence.

Cette collaboration s’inscrit dans une logique de qualité, de sécurité et de rigueur scientifique, en complément de notre interprétation clinique interne.

Scanner et IRM, une approche complémentaire

La Clinique Sirius n’est pas équipée d’IRM. Il s’agit d’un équipement extrêmement performant mais également très coûteux, dont l’implantation nécessite des contraintes techniques et financières importantes.

Lorsque l’indication le justifie, notamment en neurologie pour l’exploration fine de la moelle épinière ou du cerveau, nous travaillons régulièrement en collaboration avec des cliniques partenaires disposant d’une IRM. Cette approche permet de proposer à chaque patient l’examen le plus pertinent, sans compromis sur la qualité de la prise en charge.

Une imagerie intégrée à la démarche clinique

À la Clinique Sirius, le scanner est un outil au service d’une démarche médicale globale. Il est systématiquement interprété en lien avec l’examen clinique, les autres examens d’imagerie, les données biologiques et le contexte du patient.

L’objectif est de fournir un diagnostic précis, argumenté et utile sur le plan thérapeutique, dans une logique de médecine raisonnée, moderne et centrée sur la qualité de prise en charge des animaux qui nous sont confiés.

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